Ou, entre archéologie ludique et sociologie du jeu
Il est impressionnant de constater combien le temps passe, combien il file entre nos doigts, combien nous pouvons être happés par nos vies et tout ce qu'elles contiennent...
J'avais écrit un petit mot il y a maintenant deux ans et n'ai pas eu d'instant, de courage, d'envie pour me remettre à tenir ce modeste blog. Deux longues années, chargées, m'ont tenu éloigné de mon clavier. Mais aujourd'hui, je retrouve le temps et l'envie, ces deux ingrédients nécessaires pour ce genre d'activité.
Mon premier billet, pour ce retour, va porter sur une découverte que je n'ai eu à ma connaissance qu'en début de semaine, c'est à dire l'an dernier... Rien que de très particulier, mais la réflexion autour du sujet me paraît des plus pertinentes.
Vous connaissez peut-être (voire très probablement) Jon PETERSON, auteur et historien du jeu (de rôle, comme du wargame) ; ses ouvrages (Game Wizards, The Elusive Shift ou bien encore Playing At The World [dont la seconde édition, revue et augmentée, est en cours]) font référence et ce, grâce à sa démarche d'historien, tant dans la construction de ses problématiques que dans la méthodologie employée, celle qui veut que l'on aille à la source, pétrissant les documents d'archive et les faisant parler, sans extrapolation.
Or voilà, il y a quelques jours, je suis tombé sur un article daté du 5 octobre 2014 (!), rédigé par M. PETERSON et abordant la question du genre au sein de notre hobby (ici). Alors bien entendu, les jeunes générations de joueurs (et là, j'évoque surtout le milieu du Jeu de Rôle) semblent habituées à rencontrer des joueuses... Mais il n'en a pas été toujours ainsi. Notre monde ludique a souvent été une affaire d'hommes (encore aujourd'hui pour le Wargame, par exemple) et je le déplore grandement. Lorsque j'étais adolescent, mes adversaires/partenaires de jeu (Wargame) étaient exclusivement des garçons. Et lors de la découverte du Jeu de Rôle (notamment par Dungeons & Dragons), c'est une démarche personnelle qui va me permettre de tenter d'initier mes jeunes soeurs ainsi que mon amoureuse de lycée... Pour certaines, l'expérience portera ses fruits et j'aurais alors le grand plaisir de partager des moments de franche rigolade ou d'émotion autour d'une table de jeu.
Aujourd'hui encore, bien que les femmes soient mieux représentées au sein du Jeu de Rôle, il n'en reste pas moins que leur nombre est encore faible. Pour la campagne que je mène (là), il y a eu la présence de seulement six femmes sur un roster comprenant non moins de dix-sept noms ! Et lorsque certaines ont quitté la partie, pour des raisons diverses et variées, généralement c'est un gars qui est arrivé en remplacement. Désormais, elles ne sont que deux (elles font partie de l'origine de la campagne et sont parmi les plus assidues !).
L'article de Jon PETERSON montre clairement la scission entre le monde du Wargame et celui du Jeu de Rôle. Mais cela reste néanmoins une vraie question de sociologie. Il semblerait que l'aspect collaboratif du J.d.R. ait particulièrement attiré les joueuses et c'est très probablement ce qui a permis à ces dernières d'intégrer des clubs/campagnes/tables. Ce texte mérite une lecture, et le sujet très certainement que l'on s'y penche.
N'étant pas sociologue, je ne me risquerai pas à écrire des inepties et je préfère laisser la réflexion intelligente aux spécialistes. Mais nous nous sommes déjà tous posés cette question à propos de la présence majoritaire masculine dans notre hobby et, pour moi, c'est une véritable curiosité ; aussi ai-je voulu partager avec vous cette piste, si tant est que vous n'aviez pas eu accès à l'article mentionné... En toute modestie.
Hardi, Compagnons... !
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